À marquer d'une pierre blanche !

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À marquer d'une pierre blanche !

Il est pris pour Evangile,
Et souvent crues,
Paroles pourtant entendues
De leurs seuls obscurs édiles :
Voyez celles lapidaires
Prononcées par un certain Jésus,
Prophète bien connu,
A propos d’une femme adultère
Sur le point d’être lapidée :
« Qui n’a jamais pêché
Jette la première pierre !
»
Ainsi de la foule en colère
Qu’elle déposa caillou
Alors convaincue, du miracle
On en rapporte depuis l’oracle…

De malheur ! Car que croyez-vous,
Passé le trait de sagesse
Tous de reprendre la fronde en liesse
Et de notre victime ensevelie dans la terre
Jusqu’aux côtes,
Chacun plutôt que d’admettre leur faute,
De lui lapider les chairs !
Horrifié, le dit fils de Dieu
De ses Frères douta du cœur
Quand, en retrait, le moqua une plus maligne Soeur :
« A l’aveu
Et son pardon promis
Nul n’en risquera l’homélie !
- Et celui de la dire,
S’il ne sait la travestir,
Verra son courtil
Parsemé des mêmes projectiles - »
On le sait depuis, notre homme de foi
Ignora l’allusion, faisant choix
De poursuivre son chemin de croix
Et où en mena la voie…

Mais, si ce n’est pour Dame Fable,
Il est vrai qu’on les dit impénétrables

Auteur : Val


(commentaires à venir)

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(tiré de l'ouvrage édité : Histoires de Fablesl)

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