Animal de Fable

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Animal de Fable

Voilà peu, j’avais rendu hommage
Aux animaux et à leur verbiage
Que nul ne soit surpris
Qu’ils en usent lors de nos fabuleux récits ;
On me fit alors réplique
Qu’il serait épique
Que l’un d’eux, oublié des Fabulistes,
S’en réclame de la liste,
A son corps défendant
Ou qu’on l’affuble du titre d’impétrant…

… Voilà pour l’histoire ;
Mais des Fabliers, d’abord assurons-nous
Qu’il n’y figure déjà, au cas où :
Corbeau ou Loup, avec le Renard
On en connaît les affaires ;
Rat, Lion, Cheval, Âne, Cerf,
Tous, on le sait, ont eu leurs heures ;
Du Hanneton chanteur
A la Fourmi besogneuse
Ou à la Mante plus religieuse,
Jusqu’aux plus petits insectes
Tous des Fabliaux d’en avoir fait recette :
Même la Puce si infime d’infliger la peste
Comme du Criquet la plaie ;
De l’Aigle au Roitelet,
Nuls Oiseaux d’en être non plus en reste…
… Des bois, des cieux,
Des Sables, de la Savane ou des eaux bleues,
Du monde et son bestiaire,
Voyez, rien à faire,
De celui Fabulaire
Tous à la table d’en avoir eu matière
Du petit au grand,
Du plus laid au plus beau,
De la faune, de la flore, du bas au plus haut,
Oui chacun d’y trouver un rang ;

Me voilà donc incapable
De relever défi à faire morale
A ce présumé inconnu animal
De Fable…

Mais suis-je bête !
J’en connais la Bête !
J’en suis de l’espèce sans conteste…

Celle des Hommes tout aussi présomptueux
Quand ils se pensent en Dieux
Alors qu’il est manifeste
Qu’en sus d’en dire les épîtres et même de les écrire
Jamais de leurs leçons les retenir !

Auteur : Val


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(tiré de l'ouvrage édité : Histoires de Fablesl)

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