La Fileuse et Athéna

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La Fileuse et Athéna

Jadis, en Lydie, vivait une Fileuse
Si habile tisseuse
Que toute Dame, jusqu’aux Reines,
Rêvait d’en revêtir les traînes…
… Si ce n’est une vieille couturière,
Soudain apparue
Et d’habits si sombre vêtue
Qu’elle semblait sorcière,
Manigançant drame
À la bien plus terrible trame :
« Tes doigts sont certes agiles
Mais seraient-ils si habiles
Pour ceux d’une Fée en défier le jeu
D’un tissage plus merveilleux ? »
Y acquiesçant l’effrontée, aussitôt chacune file
À son rouet,
Certaines de leur métier
Et de leur aiguille…
… Mais une fois la joute finie
Et malgré l’enchantement de sa soierie,
L’acariâtre d’en porter l’hallali
Sans conteste
Tant insensés les gestes
De la jeune impie
Firent œuvre mirifique
Pour rendre sa broderie unique !
Hors d’elle, Athéna,
Alors jetant bas
Les vêtements de son imposture
Révélant ainsi sa céleste nature,
De déchirer par jalousie l’étoffe :
Irréparable catastrophe
Poussant soudain la mortelle à se pendre à son fil !

Des Dieux, n’en soyez trop crédule,
Faute d’en connaître un même crépuscule

Faut-il le croire car la Sibylle
Avant que la pauvre n’expire
Transforma Arachné, l’héroïne de notre légende,
En vilaine Araignée-tisserande
Pour depuis la maudire
D’un destin encore plus infernal :

Celui de refaire sempiternellement sa toile !

Auteur : Val


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