Les Fourmis et les Termites

Retour index : Les Fables


Les Fourmis et les Termites

Du plus loin des ères passées
Se livre une lutte sans merci
Sans que jamais à ce conflit
On n’ait trouvé vaincus ou défaits :
Fourmis et Termites, rivaux mythiques,
Sont ainsi en lutte
Depuis leurs origines antiques…

… Pourtant trêve à cette fratricide dispute
Fut proposée des premières,
Par leurs émissaires
Arrivés au seuil d’une titanesque Forteresse,
Aux seconds en cette imprenable Termitière.
On y fit discours de Soeurs à Frères :
« Oyez, Oyez ! De notre Maîtresse
Voici, comme gage de paix,
Statue de bois à l’effigie
De votre Impératrice bénie
Ouvragée par cent milles de nos ouvriers des forêts. »
Las d’éternellement se battre,
Les assiégés, sur cette attention, de s’interroger
Toutefois bien vite l’augure de la paix
L’emporte de plus longtemps en débattre,
Louant alors la cariatide qu'on honore
Si ce n'est qu'on est ennuyé
D’en dévorer, même de bois, sa Majesté !
Alors, s’abstenant, on s’endort…

Des Cassandre on aurait du préférer l’émoi
Car du monstre de Troie,
La nuit venue, en sort comme des oeufs
Légionnaires sanguinaires et vicieux !
Les uns dévastent tout, tuant les autres surpris,
Puis ouvrent les herses
Et une armée entière s’y déverse
En éternelle ennemie !

La feinte est de bonne guerre,
L'amitié pourtant parfois plus meurtrière

Auteur : Val


Cariatide : Sculpture féminine antique soutenant habituellement une colonne ou un plafond.
Cassandres : Terme générique tiré de « Cassandre ». Fille du Roi de Troie, d’une très grande beauté, dans la Mythologie Antique, elle fut maudite par les Dieux et malgré ses prédictions, on le croyait jamais la prenant pour une folle. Depuis « Faire Cassandre » est considéré comme d’être pessimiste ou d’oiseau de mauvais augures.
Légionnaires : Ici à la fois une référence aux Légions Grecques assiégeant Troie mais surtout aux Fourmis dites « Légionnaires », redoutables combattantes.
Sculpteurs Forestiers : Y voir là les « Fourmis rousses », bâtisseuses fameuses.
Troie : Référence à la légendaire cité antique et ici surtout au « cheval de Troie », feinte quelque peu grossière ayant permis d’attaquer la ville de l’intérieur par ceux s’étant dissimulé dans un « cheval », ouvrant la nuit, les portes de l’enceinte à leur armée.

prix_p11.jpg

(tiré de l'ouvrage édité : Le Fablier de Val)

Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License