Lettre morte

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Lettre morte

Tentons ici une curiosité
Ou du moins un jeu
Dont le divertissement et l’enjeu
En sont de deviner
Celui qui s’y dissimule :
Exercice récurrent du Conteur
Pour des Censeurs,
Sous leurs férules,
Les rendre crédules
Dés lors, prenons ces exemples,
Qu’il y confond du Lion en son temple
Un Roi souvent bien ridicule
Ou moque d’une cour, pleine
De Poules et Coqs, celle dite noble de ses esprits
De même sournois et petits
D’une commune scène !

Revenons donc plutôt en notre mystère
Qui de lettre tue,
Consonne ou voyelle nulles fois lues,
En constitue l’énigme bien légère :
De ce dernier indice
Cessons-en du récit le vice
Pour en donner meilleur sens
Que notre dévoilé « A », voici l’évidence,
Dont d’existence
Il n’eut jusqu’ici quelque présence :

Nul n’est indispensable,
Et chacun… toujours remplaçable !

Auteur : Val


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(tiré de l'ouvrage édité : Histoires de Fables)

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