Plates-bandes

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Plates-bandes

De marcher sur les plates-bandes d’autrui
Mènent à quelques ennuis…

… L’adage n’est pas formidable
Mais il vaudra pour cette Fable ;
J’aurai pu par le Vacher de Claris de Florian
L’illustrer que de son champ
Mieux vaut chacun le garder
Et de celui proche ne point l’empiéter ;
J’aurai pu aussi de Duhamel
Aller à l’essentiel
Que Jardinier doit s’occuper de son jardin,
Même Fabulaire,
Et point de celui de ses confrères ;
Mais me voulant plus malin
Que tous ces apologues
Aux leçons pourtant analogues
J’ai cru d’un compère
Faire meilleure providence
D’une de ses semences
Glanées en son pierreux parterre…

C’était là la plus grosse pousse d’un Gland,
Fruit bien innocent ;
En apparence…
… Avec mon talent et ma magnificence
Je pensais ainsi sans peine
Faire Roi ce Chêne,
Plus fort et plus massif
Que ceux de mon comparse si chétifs :
Quelle méprise !
Là où j’escomptais de ma facile prise
Je n’eus que déboire
Pour gloire ;
Et oui, car si la graine
Semblait y être plus à même,
De sa culture, comme d’un Poème,
C’est sur scène
Qu’en est bon ou point le terreau,
Comme de l’autre les mots :
Arracher ceux à un Molière
N’en font « racine » !
Voilà pour toute infructueuse rapine
Si on ne sait alors qu’en faire…

Ainsi pris, que cela soit su,
De ce brigandage
J’en fais désormais plus sensé hommage
Qu’on ne m’y reprendra plus !

Auteur : Val


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(tiré de l'ouvrage édité : Histoires de Fables)

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